Il y a un an, le prix moyen d’un appartement neuf dans les communes de plus de 45 000 habitants s’élevait à 5 248 euros par m², mais aujourd’hui, il a atteint 5 592 euros/m², ce qui représente une augmentation de plus de 6%. Les prix élevés préoccupent les professionnels de l’immobilier, mais ce qui les inquiète encore davantage, c’est la difficulté croissante à obtenir un prêt malgré la hausse du taux d’usure.
Dans le secteur immobilier, où en sommes-nous alors que les taux de crédit ne cessent d’augmenter ?
Les perspectives dans le neuf sont incertaines, car les prix restent très élevés, notamment à Paris et dans les communes de plus de 45 000 habitants, et les nouveaux projets de construction sont limités en raison d’une diminution des accords de construction.
“Sans surprise, la hausse des prix de l’immobilier neuf s’est poursuivie, comme nous l’avions annoncé en novembre dernier”, analyse Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier, qui publie son baromètre annuel des prix de l’immobilier neuf dans plus de 100 villes de France métropolitaine. “L’élément nouveau, sans doute l’un des plus préoccupants actuellement, c’est la difficulté d’accès au crédit rencontrée par les ménages. Certains promoteurs font face à des taux de désistement de 40 à 50%, faute de solution de financement pour leurs clients”, ajoute-t-il.
Le prix moyen des appartements neufs dans les communes de plus de 45 000 habitants était de 5 248 euros par m² il y a un an. Il atteint désormais 5 592 euros/m², ce qui représente une augmentation de plus de 6%. Cependant, le prix moyen dans les quinze communes les plus chères s’établit désormais à 5 859 euros/m². Les trois premières villes sont donc Paris (14 000 euros/m², soit une hausse de +6,8%), Lyon (7 124 €/m²) et Nice (6 591 €/m²).
Cinq des plus grandes villes de France connaissent une augmentation des prix du neuf de 7% ou plus, à savoir Strasbourg, Toulouse, Nantes, Toulon et Lille.
Augmentation des prix de l’immobilier derrière le périphérique parisien
Les prix continuent d’augmenter en périphérie de Paris. “L’évolution du prix moyen dans les quinze communes les plus chères reste soutenue, ce qui témoigne de la présence active des promoteurs sur ces territoires et de la pression exercée sur les prix des terrains. Cela confirme également l’attrait des grandes métropoles pour les ménages, même après les périodes de confinement”, ajoute Kevin Brulin du Laboratoire de l’Immobilier.
En ce qui concerne Paris, c’est la première couronne qui connaît une flambée des prix, avec des communes telles que Levallois, Montrouge ou Boulogne. “La hausse des prix du neuf se maintient dans toute l’Île-de-France. Il ne reste plus que 6 communes, toutes situées en Seine-Saint-Denis, où le prix de vente moyen demeure inférieur à 5 000 euros/m². Ces communes, considérées jusqu’ici comme plus abordables, connaissent également une augmentation des prix. Cette pression sur les prix est également visible en haut du classement, car désormais 5 communes, en dehors de Paris, approchent ou dépassent le seuil des 11 000 euros/m², souligne le baromètre.
Les villes bénéficiant d’une accessibilité en TGV depuis Paris tirent pleinement parti de cette situation
Les villes accessibles en TGV depuis Paris tirent également profit de cette tendance. Dans le reste du classement, Annecy se positionne une fois de plus comme la ville la plus chère, avec un prix moyen de 7 473 euros/m². Elle est suivie d’un trio de communes situées dans le quart sud-est de la France : Antibes (7 167 euros/m²), Aix-en-Provence (6 220 euros/m²) et Cagnes-sur-Mer (6 080 euros/m²).
Les “villes cathédrales” telles que Angers, Amiens, Tours et Rouen font également partie des régions où les prix ont connu la plus forte augmentation. “Ces villes bénéficient pleinement de l’accessibilité en TGV depuis Paris et sont attrayantes pour les ménages franciliens à la recherche de plus d’espace et d’une meilleure qualité de vie, tout en conservant une proximité avec la capitale et son bassin d’emplois”, soulignent les auteurs.
Ainsi, malgré une hausse continue des prix de l’immobilier neuf, en particulier dans les grandes métropoles et leurs périphéries, l’accès au crédit devient de plus en plus difficile pour de nombreux ménages. Cela se traduit par une augmentation significative des désistements, avec certains promoteurs faisant face à des taux de désistement élevés en raison du manque de solutions de financement pour leurs clients. Les professionnels de l’immobilier s’inquiètent de cette situation et surveillent de près l’évolution du marché dans le contexte de taux de crédit en constante augmentation.